Game Over Cinquième Chapitre : Intervention.
- Rembobinez, lança Adams. Crimson appuya sur la touche de retour arrière ◄◄ Forward et les images reculèrent inexorablement. - Stop, fit-il. L’image s’arrêta sur la créature. Elle dégageait une impression malsaine, putride et glauque, à en faire pâlir le commissaire. Sa gueule était difforme et la partie inférieure de celle-ci était arrachée, laissant entrevoir la langue qui pendouillait et qui touchait presque le sol. Crimson ravala sa salive et dit d’une petite voix : - Cette chose est contraire à l’espèce humaine, elle ne peut exister… - Nous ferions mieux d’aller voir cette boucherie de plus près, les corps ont été entreposés à la morgue, dit Adams. Crimson approuva d’un signe de la tête, mal à l’aise et éteigna le vidéoprojecteur, laissant place à un écran noir. Noir, comme l’ambiance de BloodyNights, ce jeu vidéo pour le moins étrange auquel Étienne n’osait plus jouer. Perte de poids, manque de sommeil, il n’était pas au meilleur de sa forme. .. Dimanche 26 septembre 06h00. « Debout la dedans, il est 6 heures du matin. Réveillez vous de bonne humeur en écoutant… » - Vos gueules ! Fit Étienne en rabattant son poing d’un geste rageur qui en fit vibrer toute sa chambre. Aveuglé par les rayons du soleil, perlants à travers les stores de sa chambre abaissés, il passa sa main devant ses yeux verts et regarda son réveil. - Hmm encore trop tôt… envie de dorm… Il ne put finir sa phrase, de nouveau endormi et pénétrant dans un tourbillon de rêves et de songes. 09h00 D’un air pénible, Étienne se leva, se dirigea vers la salle de bains et se regarda dans la glace. Cheveux ébouriffés, cernes, peau rugueuse… Son état laissait à désirer. Après avoir prit une douche il s’installa devant son ordinateur. Il l’alluma et attendit que les mises à jour soient effectuées. Bizarrement, le fond d’écran et barre des tâches ne s’affichèrent pas. Un message en lettres rouges s’inscrivit sur celui-ci : VIENS, JE T’ATTENDS ! Interloqué, Étienne enfonça les touches Ctrl, Alt et Suppr pour lancer le gestionnaire des tâches. Aucune réaction. Puis son imprimante s’alluma et une page en sorti, avec toujours le même message. En une fraction de seconde, l’imprimante sorti plusieurs exemplaires semblables au précédent, et ce, à un rythme frénétique. Étienne, complètement désemparé, alla débrancher la multiprise reliant l’unité centrale et l’imprimante au réseau électrique du quartier. Il se reposa un instant, sur le rebord de son lit, en essayant de comprendre le pourquoi du comment et finit par descendre rejoindre ses parents dans la cuisine. Crimson et Adams descendirent à la morgue, rejoindre le Professeur Williams pour qu’il leur livre sa version des faits. Le Professeur Williams était âgé de 48 ans et il était mondialement connu puisqu’il avait participé à l’arrestation de plusieurs criminels lors de ces trois dernières années. Mais visiblement, la situation qui se présentait sous ses yeux aujourd’hui était… inhabituelle. - Donc, vous confirmer ma théorie ? Fit Crimson. Le responsable de cette boucherie n’est pas un humain mais plutôt un monstre ? - Tout à fait, lança Williams à travers ses lunettes rondelettes. Après avoir visionné l’enregistrement prit par l’une des victimes et après avoir examiné les corps, je confirme votre hypothèse. Approchez vous. Deux assistants sortirent les trois corps, devenus blanchâtres au cours du temps de leurs compartiments respectifs. - Commençons par le « meneur » du groupe, lança Williams. C’était la première victime de l’agresseur, et il fût happé par celui-ci. Durant un laps de temps, il ne se produisit rien et son corps retomba brusquement sur le sol. Comme vous pouvez le voir, l’agresseur arracha la tête de notre victime et s’en fut finit pour lui. Connaitriez-vous un humain qui puisse faire ce genre d’acte ? Williams lança un regard furtif a Crimson et Adams qui firent non d’un signe de tête. Ils se dirigèrent ensuite vers le corps de la seconde victime. - Notre agresseur s’en prit ensuite à l’unique femme du groupe. Vous pouvez remarquer qu’elle porte des traces de griffures dans le dos. Des traces de griffures très profondes touchant la colonne vertébrale de la victime. Un humain n’aurait pas pu faire ça. Crimson et Adams restèrent muets et Williams termina ses explications en s’approchant de la troisième victime. - Pour terminer en beauté, l’agresseur attaqua le caméra-man. Il lui ouvrit le ventre et en sortit l’intestin grêle et le gros intestin. Ces actes ont été fait par un monstre, j’en suis sûr et certains Messieurs. - Commissaire ? Lança Adams ? Crimson se retourna. - Un jeune garçon était présent lors de l’inspection à propos des traces de pas apparues il y a peu de temps. Et il avait l’air bizarre, comme s’il était impliqué dans tout ce qui se passe en ce moment… - Comment voulez-vous qu’un ad… rétorqua Crimson. - C’était juste une hypothèse, dit Adams en interrompant son supérieur. Ce qui lui vaudrait quelques sanctions par la suite. Mais Crimson n’était pas en état. Il réfléchit un moment. - Trouvez un maximum d’informations sur cette personne, inspectez les environs, renseignez vous auprès du voisinage, faites une recherche sur notre base de données… Bref, sachez en plus sur lui et revenez moi voir Adams, fit Crimson d’un ton sec. Adams lança un hochement de tête approbateur et se retira. Ils avaient peut-être trouvé une piste, qui leur permettrait d’avancer. Leur unique piste en ce qui concerne cette affaire. Dimanche 26 septembre 22h30 Étienne rentra dans sa chambre et ferma sa porte à clé, histoire de ne pas être dérangé. Il alla devant son ordinateur, ce qui était devenu une habitude au fil du temps, il bougea la souris pour désactiver le mode veille et attendit. Le signal lumineux s’alluma mais l’écran resta noir. VIENS, JE T’ATTENDS ! - Bully shit ! Ragea Étienne. Il s’apprêta à éteindre définitivement son ordinateur quand un nouveau message s’afficha : REGARDE CE QU’IL Y A DANS LE BOITIER DU JEU. - (Quel jeu ? BloodyNights?) songea Étienne. Interloqué, il regarda le boitier du jeu et le prit dans ses mains. Il regardait fixement l’illustration de celle-ci en essayant de comprendre de qu’il lui arrivait. Il ouvrit le boitier prudemment. Le mode d’emploi et le CD du jeu était présents, rien d’anormal. Hormis la présence d’une petite puce rouge et blanche de forme triangulaire avec un système de reconnaissance inconnu en son centre. - Qu’est-ce que… lança Etienne. Il ne put finir sa phrase quand un nouveau message s’afficha : JOUE. A l’extérieur de la maison, plusieurs créatures s’enfoncèrent dans la forêt, quittant leur refuge pour se diriger vers une résidence. Étienne alluma sa télé et sa console, une boule à la gorge. Il prit la manette d’une main tremblante et continua sa partie. Il n’était pas rassuré. Il avait peur, voila tout. Peter Cromwell marchait dans la ville, qui était devenue une ville fantôme, et ce, grâce au virus qui s’était propagé sur la Terre entière. Il tenait un fusil à pompe à la main, un pistolet dans son holster et une arme blanche pour le corps à corps. Il avançait d’un pas prudent, guettant ses arrières. Des immeubles désaffectés et des voitures brulées faisaient office d’environnement. Un cri déchira le silence pesant qui s’était installé. Peter leva son arme vers le ciel, par instinct et il découvrit que ce n’était qu’un corbeau. Peut-être un mauvais présage ? En tout cas, plus de peur que de mal. Étienne, quant à lui, avait un énorme mal de ventre et son cœur battait à la chamade. Il n’osait pas avancer. Il ne voulait plus toucher à une seule touche de sa télécommande. Il s’avança vers un immeuble plongé dans l’obscurité et trois créatures surgirent des ténèbres. Étienne entendit des bruits dans son dos, mais préféra se concentrer sur son jeu. Il jeta un coup d’œil derrière son épaule rapidement. Son expression changea radicalement. Une goutte de sueur faisait sur l’apparition au niveau de son front. Trois paires d’yeux le fixait. Une créature défonça la fenêtre et elles entrèrent. Leurs rythmes de respiration étaient saccadés et leurs griffes étaient affutés comme des lames de rasoir. Étienne était tétanisé par la peur, ne pouvant bouger le moindre doigt. Un message s’afficha : ACTION! Action ? Étienne fit le rapprochement et regarda l’écran de la TV qui était devenu noir : X O M L3 R1 Étienne n’osait pas le faire. Mais s’il ne le faisait pas, il ne resterait que de lui qu’un tas de chair et sang gisant sur le tapis ornant le bord de son lit. Nouveau message : VITE! Les créatures passèrent à l’attaque, se précipitant ensemble sur leur proie. Etienne ne pensa même pas à réfléchir et exécuta la séance de QTE. Tout se passa rapidement, un faisceau de lumière apparut, un tourbillon de pixels se créa devant lui et commença à se matérialiser. Jambes, corps, mains, visage petit à petit, se formaient devant les yeux ébahis du joueur. Le personnage lança un coup d’œil vers le joueur. - Enfin! C’était pas trop tôt, tu es vraiment lent toi…, lança-t-il.
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